La Région s’est fixé pour ambition de sortir les TER du diesel d’ici 2030. De nouvelles technologies sont à l’essai, pour des transports en train décarbonés et toujours moins polluants.
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Le verdissement du parc ferroviaire
Conformément à Néo Terra (la feuille de route de la transition énergétique et écologique), la Région s’est résolument engagée dans une démarche de sortie du mode diesel. Le verdissement du parc des rames de trains régionaux est donc un des premiers objectifs en Nouvelle-Aquitaine, pour décarboner les transports et sortir les TER du diesel d’ici 2030.
Un mix énergétique pour décarboner les TER
La Région travaille sur les solutions alternatives au diesel pour les TER depuis près de 15 ans : biodiesel depuis 2009, Régiolis hybride depuis 2016, train au bioGNV depuis 2019. Cette veille technologique active a permis de conclure qu’il n’existe pas de solution universelle de décarbonation et qu’il est nécessaire d’envisager un mix énergétique. Pour y parvenir, diverses technologies sont envisagées : train à batteries rechargeables, train au bioGNV, train hybride à court terme, et, possiblement, train à hydrogène à plus long terme.
L’idée est d’adapter en priorité le matériel existant et de trouver des solutions techniques pertinentes, adaptées aux lignes de proximité régionales, à la géographie des territoires, à la politique de desserte... Le réseau ferré en Nouvelle-Aquitaine se compose de 3410 km de lignes, dont seulement 36 % sont électrifiés. Les solutions choisies doivent donc être capables de fonctionner sur un réseau hétérogène, avec des portions de lignes non électrifiées.
Véritable campus pour l’innovation et la formation à tous les métiers de la filière ferroviaire, Ferrocampus, à Saintes (Charente-Maritime) accompagnera le développement de ces nouvelles technologies dans la Région.
Découvrir FerrocampusLe train à batteries rechargeables
Le premier train à batteries en Nouvelle-Aquitaine
Le premier train à batteries français : un TER de Nouvelle-Aquitaine
A ce jour, le train à batteries rechargeables est la solution la plus efficiente. La Région porte depuis plusieurs années ce projet innovant en partenariat avec les Régions Occitanie, Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Sud-PACA, SNCF et Alstom. Le train à batteries rechargeables pourra circuler en mode électrique sur les lignes électrifiées et, sur les portions non électrifiées, en utilisant l’énergie stockée dans les batteries. Les batteries se rechargeront en roulant sur les portions électrifiées des lignes, ou à l’arrêt en gare. En zone dense, l’utilisation du train à batteries réduira la pollution et le bruit.
Les essais ont eu lieu fin 2023 et se poursuivent en 2024 : courant 2024, le tout premier TER à batteries rechargeables pourrait ainsi être mis en circulation entre Bordeaux et Mont-de-Marsan.
En savoir plus sur le train à batteries
Le train au bioGNV
Une solution à l'étude
L'utilisation de bioGNV (gaz naturel pour véhicule) dans la motorisation des TER est un projet en phase d'étude. Générant beaucoup moins de gaz à effet de serre que les carburant fossiles, les biocarburants (comme le biométhane) sont issus de la méthanisation de déchets organiques. La Région Nouvelle-Aquitaine recèle un potentiel important de production, notamment dans la filière agricole, qui doit cependant être cohérent avec les ambitions régionales en termes de transitions agroécologiques et d'alimentation.
Plusieurs études menées en collaboration avec SNCF, le fournisseur de gaz GRDF et le Ferrocampus ont permis de démontrer la faisabilité technique de la solution : il est possible de remplacer les moteurs diesel de certains des trains de la Région par des moteurs au gaz, avec une autonomie supérieure à 700 km. La réalisation d’un premier prototype pourrait être lancée dès 2024 pour une mise en circulation avant 2027.
Le train TER Régiolis hybride
Plus silencieux, moins polluant
Ce TER électrique-thermique-batterie est le premier projet d’hybridation d’un train Régiolis en France. Il a été lancé en 2018 par SNCF et Alstom, avec la mobilisation et la participation financière de la Région Nouvelle-Aquitaine, ainsi que des Régions Occitanie, Grand-Est et Centre-Val-de-Loire. Le train Régiolis hybride combine une alimentation électrique par caténaire et moteurs thermiques, avec de l'énergie stockée dans les batteries. La batterie permet de couper la traction thermique pendant les entrées, les arrêts et les sorties de certaines gares, notamment en zone dense. Cette technologie réduit l’énergie consommée, le bruit et diminue les émissions de gaz à effet de serre, avec une solution qui permet de traiter le parc thermique existant sans devoir modifier l’infrastructure.
Les premiers essais du TER hybride ont débuté en 2023 et se poursuivront par des essais en circulation commerciale en 2024, en particulier entre avril et juillet 2024 sur le réseau TER de Nouvelle-Aquitaine. Cette période de test permettra de confirmer les bénéfices réels de la solution (car l'ajout de batteries alourdit les trains). Objectifs : un train plus silencieux et une réduction de 15 % les émissions de gaz à effet de serre et de particules.
A ce stade, la Région Nouvelle-Aquitaine ne s’est pas engagée sur le train à hydrogène, considérant que cette solution n’est pas encore suffisamment mature. La Région mène toutefois une veille active sur cette option. Le train à hydrogène est une solution très médiatisée, néanmoins son déploiement rencontre encore des obstacles techniques et règlementaires, et son coût global n’est pas efficient.